Le journal d’une femme de chambre

de Luís Buñuel 1964- France, Italie – 1h38 avec Jeanne Moreau, Georges Géret, Michel Piccoli
Satire sociale – distributeur art cinéfeel

Dans les années 30, Célestine, une jeune femme de chambre, arrive de Paris pour entrer au service d’une famille de notables résidant au Prieuré, leur vaste domaine provincial. La maîtresse de maison, hautaine et dédaigneuse avec sa domesticité, est une puritaine frigide, maniaque et obsédée par la propreté. Célestine doit alors affronter les avances du mari frustré, ainsi que le fétichisme du patriarche, un ancien cordonnier qui lui demande de porter des bottines qu’il tient jalousement enfermées dans un placard.

Après Jean Renoir, Buñuel s’empare du roman d’Octave Mirbeau et nous plonge dans un monde dissimulateur et refoulé derrière le masque de la respectabilité. Une peinture ironique et implacable des bassesses de la bourgeoisie qu’il connaît si bien et qu’il hait tant! Un des plus beaux rôles de Jeanne Moreau.

Philippe Cloarec, enseignant de cinéma et directeur de l’association Film et Culture à Brest. Deux axes nourrissent la démarche de l’association : d’une part, une réflexion sur l’esthétique, la construction d’une image, son fonctionnement symbolique, son «langage», la démarche d’un auteur (scénariste et/ou réalisateur) ; d’autre part, le goût de confronter à ces images (actuelles ou anciennes) le public d’aujourd’hui.